lundi 7 février 2011

"Don't ask me, ask yourself"










Sans titre, Chaos

L'exposition de Guillaume Chamahian intitulée « Chaos » se déroule à la Chambre, du 8 octobre au 7 novembre. Elle est présentée dans le cadre du Festival des Journées de l'Architecture qui a pour thématique « L'esthétique de la ruine ».

A l'arrivée dans la galerie, un bruit assourdissant retentit : une voix sourde émane de la pièce située au fond. Le regard s'attarde d'abord sur les photographies numériques, en grand format et en couleurs. Le spectateur fait face à des espaces urbains détruits, des débris par milliers, et l'absence de toute présence humaine hormis quelques traces de passage : un toboggan, un matelas, des déchets.

La photographie, art de la temporalité par excellence est remise en question ici : aucune ombre pour indiquer l'heure de ce sinistre instant. Mais c'est principalement en refusant l'ajout de cartels que l'artiste décide de présenter des lieux qui pourraient se situer n'importe où dans le temps et dans l'espace, pour nous permettre de réfléchir aux catastrophes du présent mais aussi à nos fantômes du passé.

C'est une véritable installation que Guillaume Chamahian met en scène avec l'ajout d'un écran qui diffuse ses photographies. Le titre et la projection commentée permettent la construction d'une fiction. Une voix lit un texte. On grimace sans comprendre car le son est fort. Sur fond de musique grinçante, la voix raconte ses derniers souvenirs avant l'Apocalypse. A plusieurs reprises une phrase de Claude Levi-Strauss est martelée : « Le monde a commencé sans l'homme, il s'achèvera sans lui ».

Le voyage dans l'univers de Guillaume Chamahian nous renvoie à nos peurs les plus profondes, à nos fantasmes eschatologiques. L'artiste tente de nous faire croire qu'il pousse plus loin sa réflexion pour s'interroger sur la question de la fin des temps. Mais le public n'est pas dupe. Déjà assailli par les médias au sujet de cette menace qui planerait sur lui et lassé par cet effet de mode, il ne tardera pas à laisser échapper un soupir devant ce qui semble n'être qu'une plongée dans un film catastrophe à la sauce hollywoodienne.

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