vendredi 4 février 2011

Points d'appui


















Dans les dunes du Tresson, Île de Noirmoutier Vendée, France. mars 2009

L'exposition de Vincent Hanrion intitulée « Points d'appui » se déroule à la Chambre, du 10 septembre au 3 octobre, dans le cadre du Festival des Journées de l'Architecture ayant pour thématique « L'esthétique de la ruine ». Elle regroupe des photographies numériques de grand format, en couleurs, prises en Moselle, en Vendée et en Sicile entre les années 2008 et 2010. Ce travail se focalise sur la place qu'occupent les bunkers dans ces territoires et s'inscrit dans la lignée des précédentes réflexions de l'artiste concernant la guerre ("Faiseurs d'images", "Auschwitz-Birkenau", …).



L'expression « points d'appui » désigne les petites zones fortifiées dans le jargon militaire de l'époque, mais c'est aussi le nom donné par le gouvernement aux « objets » patrimoniaux pourvus d'un intérêt historique, culturel ou architectural.

A notre arrivée, le regard se pose sur une photographie : sur la plage s'impose un immense bloc d'artillerie recouvert de graffitis dans les dunes du Tresson en Vendée; le bunker est devenu ici un support d'expression. Tantôt tapissés de posters, tantôt couverts d'ex-voto, parfois au centre de terrains de golf, selon les lieux, le bunker se cache, disparaît, ou s'impose.

Le format panoramique permet au regard de balayer lentement le paysage. Il évoque également les fenêtres de tir des bunkers. C'est aussi une référence au format "cinemascope" des salles de cinéma.

Avec ce voyage, Vincent Hanrion s'interroge sur les rapports qu'entretiennent les hommes avec l'Histoire. Une bande-sonore diffuse des témoignages de siciliens et nous explique que sur l'île le rapport au débarquement est ambigu, loin de l'image de libération en France. D'où l'abandon des bunkers. Le rapport à la mémoire et aux vestiges de l'Histoire diffère donc selon que l'on vienne d'Italie ou de France. C'est ainsi que sans qu'il ne s'y attende, le travail de ce jeune artiste a pris une dimension sociologique dès lors qu'il s'est rendu en Sicile.

Les photographies d'ordre sociologique nécessitent-elles forcément des explications en parallèle (textes, bande-sonore) ? Ne peuvent-elles se suffire à elles-mêmes ? Sans cette bande-sonore, il nous semblerait que nous serions face à un simple inventaire et c'est bien là que l'on sent les limites du travail de cet artiste.



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